Kevin est dans Obsküre !

Très touchée de m’être prêtée à ce périlleux exercice qu’est l’interview pour Obsküre qui se lance dans une nouvelle aventure. Pas si facile de se retrouver de l’autre côté…

Merci, infiniment ! Much love!

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https://www.obskure.com/marianne-peyronnet.html

Whoop whoop

Fille renard vs2

Merci ! Deuxième chronique en ligne ! Les mots me manquent tellement c’est beau ! Sur son fabuleux blog Tasha’s books, Tasha a écrit :

Ce que j’en pense
Alors c’est certain, ce n’est pas ce roman qui me fera changer d’avis sur la campagne. Nous sommes ici dans ce que Marianne Peyronnet appellerait elle-même du rural bien profond, et du rural bien bien noir, pourrait-on ajouter. D’une certaine façon, le personnage est issu de cette France périphérique que la littérature peint ces derniers temps; il a grandi dans un pavillon semblable à tous les autres dans un lotissement sans âme d’une bourgade à l’écart de la « grande » ville voisine et pourtant si loin, Disgrasse, entre deux parents ordinaires et à ses yeux terrifiants de médiocrité aliénée. Il pourrait être sympathique, Kevin, il est un peu touchant quand il repense aux étés passés avec son pépé. Mais Kevin est une boule de haine, qui ne trouve de joie que dans l’avilissement d’autrui ou dans le meurtre d’animaux, puis… Puis vous verrez bien, car tout se met en place très vite pour que le pire advienne. 
Point de rédemption ici, pas plus que de vision bucolique d’une nature hostile mais si belle. Non, la ruralité est avant tout le lieu où survivent des êtres paumés, rejetés par tout, et qui pour certains se vautrent dans leur bêtise, leur méchanceté et leur crasse. Marianne Peyronnet ne les juge pas, elle reste à distance par une narration sobre, sans fioritures et par là même très forte, qui tape juste et noir. A vrai dire, elle ne nous impose rien, elle ne nous dit pas quoi penser. Elle montre ces campagnes à l’abandon, le chaos social qui s’y insinue, la violence des hommes. Tout au plus peut-on percevoir de l’ironie, par exemple quand nos personnages de ruraux bien profonds jouent les dégoûtés face à la crasse de leur proie alors qu’eux-mêmes empestent et vivent dans une bauge innommable. 
C’est en tout cas un roman très fort que livre Marianne Peyronnet, que l’on peut inscrire dans le rural noir, mais qui déjoue certains clichés de ce type de romans, qu’on voit déjà fleurir, hélas! Cruel, nihiliste, Vergne Kevin n’embaume pas les vertes prairies, il ausculte la noirceur humaine sans concession. Il faudra avoir à l’oeil Marianne Peyronnet dans les années à venir, c’est sûr. 

Yayer !

Première chronique en ligne. De Clete, des excellents Nyctalopes !  ‘tain, je suis fière ! Merci

Fille renard vs2

Kevin tout comme Dylan, redoutés de légions d’enseignants tant ces prénoms renvoient à des élèves “difficiles” pour rester dans le consensuel… Et ce Kevin Verne confirme bien la règle, la foudroie même tant nous avons ici affaire à une saloperie qui promène sa haine du monde et des autres dans ce coin paumé, endormi, pétrifié, abandonné, exsangue de la France profonde. Ici, point d’ode à la ruralité, à l’harmonie avec la nature, au bon sens des gens du terroir, la campagne, c’est moche et c’est très con. Et kevin, le bien nommé, entame le roman en massacrant un renard, en cognant sa mère puis en fuyant devant le fusil de son père.

S’alliant avec Christian, le très mal nommé (private joke), un ami plus bête que méchant lui permettant de trouver un toit et un compagnon pour ces larcins, il va vite se lancer dans un suicide punk rural nihiliste. Si les premiers exploits font parfois sourire, la tragédie, la barbarie, le meurtre vont vite s’inviter pour donner toute les teintes du Noir à un roman tournant très vite au pire des cauchemars.

Marianne Peyronnet connaît certainement bien le monde qu’elle décrit. Et si elle reste à la périphérie, se préserve d’un quelconque jugement, les scènes, les détails, les dialogues, les comportements, l’ambiance générale montrent un sens de l’observation, une vraie connaissance de la ruralité à des années lumière de la représentation bobo qu’on veut nous faire bouffer depuis quelques années.

« La vérité, c’est qu’il avait choisi la facilité, qu’il avait eu peur de l’avenir, de l’inconnu, qu’il ne savait pas quoi faire de lui. Il avait attendu que le destin choisisse à a place. Tu parles d’un killer. Il se dégoûtait. »

J’étais très curieux de lire le premier roman d’une copine du web. J’étais paniqué d’avoir à le chroniquer et je suis encore plus heureux d’écrire que Marianne a réussi un bien beau “KEVIN VERGNE”. L’ écriture soignée, en adéquation avec le propos rude, a tout pour séduire et l’histoire surprendra, effrayera peut-être aussi, par sa noirceur, sa violence, son côté ultime.

Du Noir, pur jus.

Wollanup.